Concrétisation visuelle du milieu audible - 2017
Campagne de sensibilisation sur la qualité de l’environnement sonore par la concrétisation visuelle du milieu audible.
J’associe ici l’intensité du bruit environnant à la fréquence de mouvement des passants de manière à leur faire prendre conscience que chacun impacte à son échelle l’environnement et que le changement n’est possible que lorsque l’on agit ensemble. Dans cette animation, les lettres sont assimilées à des ondes sonores ne formant une phrase que lorsque le parasitage ambiant s’estompe.
Connaissez-vous la différence entre un son et un bruit ? Un bruit est un « son sans harmonie » que l’on associe fréquemment à une nuisance sonore. Autrement dit, pour être perçu, un son nécessite une clarté et une harmonisation des différentes vibrations sonores produites dans un même espace.
Aujourd’hui on a tendance à se focaliser essentiellement sur ce que l’on voit et à en oublier nos autres sens, si bien que l’on ne se rend même plus compte que l’on vit dans un bruit permanent. Or il a été prouvé que l’ambiance sonore influe énormément sur notre mental, notre humeur et notre santé. De plus, de par son aspect légèrement décalé cette campagne a l’avantage d’interpeller et encourager les passants à se rapprocher et interagir entre eux. Cette campagne représente donc la victoire du son sur le bruit, mais aussi la victoire du rapprochement sur l’isolement, et enfin, la victoire d’un communicant qui arrive à communiquer sur le bruit sans en faire !
C’est par le biais d’une expérience de synesthésie (la capacité de « voir le son »), que je fais ici revenir les lettres à leur état d’onde sonore se propageant dans l’espace dans le but d’interpeller les citadins.
Dispositif mis en place :
– Les panneaux numériques présents dans les abris bus ou métros diffusent en continue aux heures de pointe une animation où des ondes sonores (représentées par les vibrations d’un électrocardiogramme) parasitent l’écran.
– Situé à proximité de chaque écran est placée une banquette confortable de 3, 4 ou 5 assises, toutes équipées d’un détecteur de poids.
– L’aspect inhabituelle de la situation encourage les passants à venir s’assoir un instant. A chaque fois qu’une nouvelle place est prise, les personnes présentent peuvent observer que le brouillage de l’écran diminue. Et cela jusqu’à ce que toutes les places soient prises et que le message de communication apparaisse à l’écran.
Autrement dit, pour percevoir notre « onde visuelle », plusieurs personnes sont amenées à calmer et accorder leurs propres ondes sonores (notamment en arrêtant de marcher et en invitant d’autres passants à se joindre à eux) pour que le bruit devienne son.
C’est là un concept qui pourrait être adapté à de plus grandes échelles, sur de plus grands écrans, voir même à l’international suivant son impact !
/ Projet d’études /