LA DISPARITION - 2015
Réalisation de la couverture et d’un principe de mise en page pour une édition limitée du roman « La disparition » de Georges Perec.
Vibration, perte de lisibilité et profondeur de texte…
Immersion du lecteur qui se retrouve aussi désorienté, perturbé dans sa lecture, que le protagoniste dans ses péripéties. Le texte s’efface et les mots s’échappent du livre en échos aux pensées décousues des protagonistes. Vous laisserez-vous tenter par cet écrit si particulier ?
La disparition est un roman typique d’aventure où la vie est donnée à des personnages qui sont détruits les uns après les autres au cours d’une histoire abracadabrante.
Le roman contient 78000 mots et 320 pages. Il a été écrit en lipogramme par Georges Perec en 1969. Le choix de l’écriture lipogrammatique avec la suppression de la lettre la plus importante en français, le « e », a engendré chez l’auteur une automatisation de l’écriture et de l’invention: l’histoire s’est créée d’elle-même.
Il a utilisé le « e » comme générateur de la fiction en utilisant ses particularités pour produire et organiser ses éléments : une tribu de 26 membres (lettres de l’alphabet), ayant chacun 6 descendants (voyelles). Mais il l’a utilisé aussi pour construire la macrostructure externe de son roman : 26 chapitres, 6 parties, absence du 5e chapitre et de la 2e partie.
Pour résumer la base de l’histoire :
Dans un clan de 26 personnes avait été instaurée une règle désignant le fils ainé comme unique héritier. Sauf que cela a entrainé des injustices, jalousies, luttes et assassinats. Alors il a été établie une nouvelle règle : celle de l’enfant unique. Sauf qu’une mère, un jour, a eu des triplets. Ne pouvant se résoudre à en tuer deux, elle les a confié à sa nourrice qui les a éloignés. Sauf que celle-ci est morte avant de leur avoir transmis leurs origines. Tout le reste de l’histoire les deux survivants et leurs descendants n’auront de cesse que de comprendre leur passé afin d’échapper au courroux de leur père, qui après avoir découvert la supercherie a décidé de se venger en les exterminant, eux et leurs descendants.
Chez l’auteur l’impossibilité de reconstruction de leur mémoire commune est symbolique de l’impossible construction de sens dans l’histoire à cause de la suppression du « e ».
/ Projet d’études /